« Mais heureux aussi celui qui, d’un esprit moins émancipé et d’un cœur plus humble, reconnaît dans la nature un Auteur visible, se manifestant par tous les signes ; qui croit l’entendre dans le tonnerre et dans l’orage ; qui le bénit dans la rosée du matin et dans la pluie du printemps ; qui l’admire et l’adore dans la splendeur du soleil, dans les magnificences d’une belle nuit, et qui ne cesse de le sentir encore à travers la douce et tiède nuaison d’un ciel voilé ! […] » Telle est ma réponse aux endroits polémiques du livre qui se ressentent trop des luttes de 1848, et que je voudrais voir disparaître de ce doux poème, à une prochaine édition. […] Philtre mystérieux des dons de la nature ; Alambic distillant l’herbe et les fleurs pour nous ; Mamelle appétissante où boit la soif de tous ; Flanc fécond, qui, donnant à la ferme ravie Ou la crème ou le croît41, nous prodigue sa vie ; La vache, ô doux enfants, qui lui refuserait Un regard, un sourire, — et qui ne l’aimerait ? […] n’est-elle pas pour vous De la maternité l’emblème obscur et doux ? Donc, qu’elle soit moins belle et plus vieille, il m’agrée, Doux amis, qu’elle soit toujours la préférée, Puisqu’elle est toujours bonne et qu’ici, comme ailleurs, Nous devons aux plus beaux préférer les meilleurs.