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2029. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Et soyez sûr que si le chevalier gardait au fond du cœur une fibre de tendresse, s’il épargnait le faible et s’il défendait parfois l’opprimé, c’est qu’il se souvenait des leçons apprises aux pieds de quelque douce châtelaine dans le beau temps où il était page. […] Voilà ce que je lui reproche ; c’est précisément cette ivresse des sens, cette douce quiétude, cet oubli du monde réel que donne la musique qui la rendent impropre à ce rôle de régénératrice sociale qu’on veut lui assigner. […] Une jeune fille, belle, douce et pieuse, lui apparaît comme la vision de ce qui aurait pu être ; c’est dire qu’il rencontre le malheur sous la forme la plus railleuse et la plus désespérante qu’il puisse revêtir. […] Elle est douce et pourtant un peu farouche, et fait songer involontairement à ce miel parfumé, mais un peu amer, que les abeilles récoltent sur certaines fleurs sauvages. […] Mais on y trouve mieux que cela : la peinture simple et vraie du sentiment national, une philosophie douce et pourtant railleuse, qui laisse deviner ses conclusions plutôt qu’elle ne les formule, et la représentation fidèle de certains aspects de la société italienne qui ont dis

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