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775. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

N’est-ce pas l’ivresse de la douleur et le mépris de la vie réelle ? […] Or, la tragédie, ramenée à son expression la plus générale, ne se propose-t-elle pas l’analyse et la peinture de la douleur morale, des passions qui agitent l’âme humaine, et qui la poussent au désespoir et au crime ? […] Cet agrandissement de la douleur, loin d’être une violation de la vérité, n’est qu’une intelligence plus parfaite, une manifestation plus complète de cette partie déterminée de la vérité. À proprement parler, la tragédie est à la douleur ce que la statuaire est aux formes sensibles du modèle humain. […] La lutte est achevée, ou du moins, si elle continue, elle changera de caractère ; la gloire va prendre la place de la douleur.

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