Mais il s’élève à une éloquence véritable, à celle où le cœur et la pensée se confondent, lorsqu’il ajoute dans le ton de Jean-Jacques : « Il n’est pas possible de dire avec les stoïciens que la douleur n’est point un mal. […] Si la douleur n’était point un mal, elle ne le serait pas plus pour les autres que pour nous-mêmes ; nous devrions la compter pour rien dans eux comme dans nous : pourquoi donc cette tendre humanité qui caractérise les plus grands des stoïciens, bien mieux peut-être que la fermeté et la constance de leurs vertus ? […] Une grande douleur l’avait décidé à ce voyage, de tout temps projeté, mais différé toujours : il avait perdu, au mois de septembre 1822, l’amie constante à laquelle il avait consacré sa vie, et qu’il n’avait pas quittée depuis vingt années. […] Je vois ici une quantité d’êtres innocents, harmless creatures, qui souffrent des douleurs qui mettraient tels esprits tracassiers et violents que je connais, hors d’état de remuer et de tourmenter le monde. C’est un scandale de voir la douleur si mal appliquée. » 54.