À l’exception de l’extrême douleur, qui brise les cordes de l’instrument et qui leur arrache un cri inarticulé, cri qui n’est ni prose ni vers, ni chant ni parole, mais un déchirement convulsif du cœur qui éclate, l’homme se sert, pour exprimer son émotion, d’un langage simple, habituel et tempéré comme elle. […] Nous trouverions partout que c’est l’émotion qui est la mesure de la poésie dans l’homme ; que l’amour est plus poétique que l’indifférence ; que la douleur est plus poétique que le bonheur ; que la piété est plus poétique que l’athéisme ; que la vérité est plus poétique que le mensonge ; et qu’enfin la vertu, soit que vous la considériez dans l’homme public qui se dévoue à sa patrie, soit que vous la considériez dans l’homme privé qui se dévoue à sa famille, soit que vous la considériez dans l’humble femme qui se fait servante des hospices du pauvre et qui se dévoue à Dieu dans l’être souffrant, vous trouveriez partout, disons-nous, que la vertu est plus poétique que l’égoïsme ou le vice, parce que la vertu est au fond la plus forte comme la plus divine des émotions. […] ” Toi, le lion des hommes, qui chassera de toi les noirs soucis, quand la fatigue, la faim, la douleur vont t’assaillir ? […] Ton nom ne signifie-t-il pas celui qui enlève les douleurs aux hommes ?