/ 1627
504. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Et qui osera le voir autrement, lorsque nous ferons tout retentir de nos douleurs et des cris que nous donnerons à sa mort ? […] On ne peut l’appeler notre mère, mais notre tombeau, cette patrie où rien que ce qui est privé d’intelligence n’a été vu sourire une seule fois ; où l’air est percé de soupirs, de gémissements, de cris douloureux qu’on ne remarque plus ; où la violence de la douleur est prise pour une des prétentions de notre temps à la sensibilité ; où la cloche mortuaire sonne sans qu’à peine on demande pour qui ; où la vie des hommes de bien s’évapore avant que soit séchée la fleur qu’ils portent sur leur chapeau, ou même avant qu’elle commence à se flétrir. […] Prenez courage : cherchons dans une grande vengeance des remèdes propres à guérir cette mortelle douleur. […] que votre douleur se change en colère, qu’elle n’affaiblisse pas votre cœur, qu’elle l’enrage !

/ 1627