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148. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

elle en fait avec tout, même avec la douleur, et, très sagement, même avec la folie. […] Le poète exilé et couronné de lauriers, le poète triomphant dans la vénération du monde, ce sont deux attitudes, et Dante a plus grandi dans sa douleur que Ronsard dans son officielle gloire. […] C’est le triple don qu’ils viennent faire à l’Enfant, le triple don de la joie, de la douleur et de la divine intelligence. […] Ce don de la douleur qui double le prix de la joie et lui prête un caractère auguste. […] Il souffrira de sa joie impossible et la réalisera dans son rêve par le verbe de la parabole ou du poème ; il jouira de sa douleur où il puisera une nouvelle intensité de vie ; et de sa joie et de sa douleur il parviendra par la mort à la gloire — comme Jésus, comme Orphée.

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