Quand on prend le marquis d’Argenson à sa source, tel qu’on nous le donne maintenant, il faut en faire son deuil tout d’abord ; il faut en passer par sa langue. […] Je voulais qu’on donnât le pain aux garnisons ; les fours étaient rompus, et les munitionnaires sont de grands fripons. Je m’avisai de ne donner que du froment aux soldats ; on cria contre mon idée, comme on fait toujours en toute nouveauté. Les vieux commissaires des guerres disaient que c’était parce que je sortais du collège, et que j’avais lu que les Romains donnaient ainsi le blé à leurs légions. […] René d’Argenson qui, après nous avoir donné il y a trente-quatre ans une première édition arrangée, s’est décidé, en maugréant, à en donner une plus complète et plus franche dans la Bibliothèque elzévirienne de Janet· 52.