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1023. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XII. »

Le goût du philosophe pour les institutions lacédémoniennes, son penchant à les imiter dans sa République idéale, la place qu’il y donne aux jeux guerriers et à une sorte d’éducation héroïque de l’âme et du corps, devaient lui rendre précieuse cette magnifique parole du poëte, qu’il cite parfois à l’égal des traditions antiques dont il aime il s’autoriser. […] Il savait que le roi Philippe, si habile séducteur de l’esprit des Grecs, avait compté pour trois prospérités ‘égales qui lui étaient échues le même jour, la défaite des Triballiens rebelles, une victoire à la course des chars, et la naissance du fils que lui donnait Olympias. […] Lui-même cultivait parfois, sous la forme la plus sévère, cet art poétique dont il a donné les lois. […] À toi cet univers, roulant autour de la terre, obéit sous l’impulsion que tu lui donnes ; et il est soumis volontiers à ta puissance. […] Athènes, qui ne pouvait cesser d’être la ville des arts, Athènes, qu’Alexandre avait ménagée comme le théâtre où se donnaient les couronnes de la renommée, n’était plus que suspecte et tremblante sous les soldats macédoniens, devenus rois tour à tour, après le conquérant de l’Asie.

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