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270. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Mais si le terme est neuf, la doctrine l’est beaucoup moins. […] Traduit dans le langage de la critique, ce sage précepte peut s’énoncer ainsi : « C’est aux œuvres des disciples que se voit la valeur des théories littéraires. » Quel que soit en effet le système auquel s’arrête et que recommande un artiste supérieur, on peut dire que lui-même n’en est jamais complètement l’esclave : ses doctrines ne représentent qu’une partie de lui-même et pas toujours la plus originale. […] On ne connaît bien une doctrine philosophique ou sociale que lorsqu’on voit le dernier terme auquel elle a abouti : ainsi l’on ne connaît bien une formule littéraire que lorsqu’on a lu les ouvrages auxquels elle a servi de patron. […] Les disciples ne sont pas des traîtres qui travestissent méchamment les doctrines du maître pour les rendre ridicules ; ils sont simplement des naïfs qui dans leur sincère admiration en font un usage innocent, et nous les montrent dans leur ingénuité sans voiles. […] Le naturalisme, au point de vue de la doctrine littéraire, a inventé peu de chose.

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