La puissance divine d’Apollon se caractérise en sa statue, autrement que les forces athlétiques d’Hercule, dans la sienne. […] Un souffle divin, une vapeur subtile et céleste, les pénètre et nuance pour eux tous les objets ; ils sont tout éclat, tout feu ; et la sécheresse des détails, même les plus arides, se féconde sous leur style de flamme. […] Les Euménides ont cet avantage distinct sur les autres pièces d’Eschyle, de révéler les dogmes de la justice divine et humaine, selon les idées qu’en avaient conçues les anciens. […] L’aspect des héros, qu’il choisit dans un ordre surnaturel et divin, inspira, je pense, cette maxime d’Aristote, que tout ce qui entre dans l’épopée, entre aussi dans la tragédie : maxime désormais inapplicable à la nôtre, et qui ne convient qu’à nos tragédies lyriques. […] Nous attribuons à Bélus et à Sésostris tous les traits divins sous lesquels leurs images nous arrivèrent de l’antique Babylone et du fond de la vieille Égypte, tandis que nous n’envisageons dans les rois de nos temps et de nos pays que des hommes tels que nous.