Ô grand Zenon, patron de ces héros sans nombre Accoudés sur la mort comme on s’assied à l’ombre Et n’offrant qu’au devoir leur pudique amitié, Tu fus le maître aussi du divin Marc-Aurèle, Celui dont la douceur triste et surnaturelle Etait faite à la fois de force et de pitié ! […] L’art est une sorte de nirvana anticipé : avec un complet détachement de tout désir comme de tout regret, le poète, qui est aussi un sage, contemple le inonde des lois et des types, enveloppant de leur immutabilité l’agitation des phénomènes, et il goûte par avance le repos du néant divin, qui nous « embaumera d’oubli241 ». […] Pascal est une sorte de Prométhée qui s’est soumis, immolé, et qui a honte même d’aimer une femme, une « inconnue », dont les hommes ont à peine « murmuré le nom » : L’image fugitive à peine se dessine : C’est un fantôme, une ombre, et la forme En divine, passant devant nous garde son voile au front. […] Ces lois lois que l’on croyait divines autrefois, Et qui sont simplement une habitude prise ?