Puis « comme le satyre qui, lorsque Prométhée apporta le feu sur la terre, vint, tout charmé, baiser la flamme, et s’enfuit avec des cris insensés, parmi les bois et les campagnes, sans pouvoir apaiser l’âpre morsure du divin élément298 », il va de pensées en pensées, cherchant un soulagement à sa plaie. […] Que cette lumière soit ton guide dans cette course éphémère qui mène de la naissance à la mort302. » L’amour divin continue l’amour terrestre ; il y était renfermé, il s’en dégage. […] L’Amour conduit le char ; elle passe sereine et souriante, et tous les cœurs charmés de ses divins regards ne souhaitent plus d’autre joie que de la voir et de la servir toujours : Regardez seulement ses yeux ; ils éclairent Tout ce que comprend le monde de l’amour. […] Jugez quelle poésie en doit sortir, combien supérieure aux choses, combien affranchie de l’imitation littérale, combien éprise de la beauté idéale, combien capable de se bâtir un monde hors de notre triste monde ; en effet, entre tous ces poëmes, il y en a un véritablement divin, si divin que les raisonneurs des âges suivants l’ont trouvé ennuyeux, qu’aujourd’hui encore c’est à peine si quelques-uns l’entendent, la reine des fées de Spenser. […] Les divines figures, les regards sérieux ou profonds, les expressions virginales ou passionnées qui éclataient à chaque pas dans les premiers poëtes ont disparu ; on ne voit plus ici que des minois agréables peints par des vers agréables.