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412. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Donner pour base à un beau poème la première larme de compassion divine versée par un ami divin sur la mort d’un ami humain, larme si douce au Dieu des mondes qu’il la recueille, la divinise et l’anime en la faisant la première sœur des anges, c’était être dans le cœur du nouveau siècle. […] Celui qui vient d’elle est inhabile à tout ce qui n’est pas l’œuvre divine, et vient au monde à de rares intervalles, heureusement pour lui, malheureusement pour l’espèce humaine. […] Le feu couve sourdement et lentement dans ce cratère, et laisse échapper ses laves harmonieuses, qui d’elles-mêmes sont jetées dans la divine forme des vers. […] « Je sais bien que la rareté même de ces hommes inspirés et malheureux semblera prouver contre ce que j’ai écrit. — Sans doute, l’ébauche imparfaite que j’ai tentée de ces natures divines ne peut retracer que quelques traits des grandes figures du passé. […] avec ces anges sur vos genoux, vous ressemblez à la divine Charité.

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