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310. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Les baisers de ma bouche ont la force des fleuves, Et vers mon cœur qui bat dans l’herbe des ravins, Le froment de la plaine élève un chœur divin              Doux comme un bruit de harpes neuves, M.  […] Et nous avons aussi promené notre effort, Sur les sombres sillons, parmi les champs immenses, Nous avons labouré devant les granges d’or, Rêvé les nuits d’hiver aux lenteurs des semences, Scruté, les matins gris, au fond des cieux voilés, Le voyage inconnu que font les pluies nouvelles, Nous avons fait monter de la terre éternelle, Le blé divin, le pain dont vit l’humanité… (La Grande Plainte). […] Son lyrisme se pose sur des bases inébranlables, mais il dévoile aussi un cœur avide, pris d’un forcené besoin de tendresse et qui, s’il ne se désespère pas de savoir la mort victorieuse de la beauté, se plaît au jeu divin des rythmes qui masquent mal son humanité chancelante. […] Son livre est un musée où vivent des tableaux ; J’y sais des coins de ciel sanglant sur Salamine, Une ornière fangeuse où la trace divine Des sylvains est marquée ; une montagne, un champ Des palais sur un port doré par le couchant ; Quelques bandes de fer et de bronze bardées ; Le corps chaud d’ambre blond des papesses fardées, Des filles près d’un puits ; et j’y sais un jardin Où lui-même s’est mis contre le fût d’un pin Qui dans le noir fouillis de sa maîtresse branche, Retient comme un grand nid la pleine lune blanche. […] Bocquet seul, se sont réunis tous les jeunes poètes du Nord, Henri Delisle, poète élégiaque et civique (Heures, pour la Cité), Floris Delattre (Les Rythmes de Douceur), qui se souvient de Rodenbach, Roger Allard (La Divine Aventure), Théo Varlet, poète moderniste très curieux, Jules Mouquet (Nocturnes Solitaires), Pierre Turpin, grand poète inconnu, l’admirable et vibrant auteur de la Lumière Natale, M. 

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