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1022. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Puis, au bout de ce temps, je le reprends à nouveau, j’enlève les dernières scories… et l’œuvre, — fruit de ma patience — apparaît, grâce au sortilège de l’art, spontanée, pareille à une Anadyomène souriante, jaillie des flots pour le ravissement des êtres presque divins qui savent encore aimer la poésie. […] — Te rappelles-tu cette scène du Marchand de Venise où le divin Shakespeare les évoqua ? […] C’est parce que vous vous attachez au sens analytique au lieu de rechercher le sens psychologique… La grossièreté de votre intelligence vous empêche de vous élever jusqu’à la hauteur de ce divin poème. — Mais, coûte que coûte, vous l’entendrez tout entier. […] Quelle paix divine emplit mon cœur ! […] Salut, grand ciel par qui j’ai conçu l’infini… Ô musique divine, harmonie des mondes, hymne du Grand Pan, vivifie-moi. — Je sens, j’aime, je pense à l’unisson de la Réalité ; les spectres du passé s’enfuient au geste de mon bras ; et l’aube du bel avenir règne sur mon âme.

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