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1018. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

C’est la contradiction, la contradiction qui s’attaque à la vérité, mais qui, en cherchant ses points vulnérables, l’oblige à se dégager des ombres que les passions humaines ont pu mêler à son divin éclat, c’est-à-dire des abus. […] C’est ainsi que le protestantisme a été dévoré, sinon comme fait, au moins comme idée, par le socinianisme ; le déisme séparé du culte religieux par l’athéisme ou le panthéisme, qui n’est au fond que la variante de la négation de l’existence divine ; croire que Dieu n’est pas, équivaut, en effet, à croire que tout est Dieu. […] Au début de 89, la crédulité publique avait attaché une puissance presque divine à ces espèces de tables de la loi politique. […] En remontant ainsi de berceau en berceau, on arrive jusqu’à celui du monde ; seulement, auprès du premier homme sorti des mains du Créateur, c’est la Providence divine elle-même que l’on trouve au lieu de la providence maternelle. […] Quant à la doctrine de la souveraineté divine, elle n’est pas contestable, et il n’y a guère au fond que les athées qui l’aient combattue.

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