Le discours sur l’Influence de Boileau, sous cette première forme moins complète, moins parfaite, me paraît donc en même temps plus proportionnel et plus digne de l’excellent esprit de M. […] Et vous, prêtres dociles à la loi, ne calomniez pas la philosophie ; c’est de ce nom qu’on appelle le plus digne usage de la raison de l’homme ; c’est un nom sacré, ne le prononcez qu’avec respect ; le plus sûr moyen de discréditer vos doctrines religieuses et d’accélerer la chute de vos autels serait de renouveler le scandale de ces déclamations fanatiques devenues si ridicules, depuis un demi-siècle, dans la bouche de vos prédécesseurs. […] Or, voici en quels termes, dignes de mémoire, il s’exprimait le 18 nivôse an iii (7 janvier 1795), à l’occasion du rapport fait par Courtois au nom de la commission chargée d’examiner les papiers de Robespierre : « Un tempérament bilieux, écrivait Daunou, un esprit étroit, une âme jalouse, un caractère opiniâtre, avaient prédestiné Robespierre à de grands crimes. […] Mais qu’un écrivain, un philosophe, un bienfaiteur incontestable des hommes se présente, que ce soit Confucius, Cicéron, Tacite ou Montesquieu, le narrateur ralentit sa marche et s’incline, son accent s’élève ; ainsi, après les plus dignes hommages décernés au talent de Cicéron, il ajoutera ces paroles éloquentes : « Les juges sévères, qui penseraient que son courage n’a pas toujours égalé ses périls, le compteraient du moins au nombre des derniers amis de la liberté romaine. […] Taillandier, celui même que j’ai appelé son digne exécuteur testamentaire, et dont je louais le volume de Documents biographiques.