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295. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Le discours sur l’Influence de Boileau, sous cette première forme moins complète, moins parfaite, me paraît donc en même temps plus proportionnel et plus digne de l’excellent esprit de M. […] Et vous, prêtres dociles à la loi, ne calomniez pas la philosophie ; c’est de ce nom qu’on appelle le plus digne usage de la raison de l’homme ; c’est un nom sacré, ne le prononcez qu’avec respect ; le plus sûr moyen de discréditer vos doctrines religieuses et d’accélerer la chute de vos autels serait de renouveler le scandale de ces déclamations fanatiques devenues si ridicules, depuis un demi-siècle, dans la bouche de vos prédécesseurs. […] Or, voici en quels termes, dignes de mémoire, il s’exprimait le 18 nivôse an iii (7 janvier 1795), à l’occasion du rapport fait par Courtois au nom de la commission chargée d’examiner les papiers de Robespierre : « Un tempérament bilieux, écrivait Daunou, un esprit étroit, une âme jalouse, un caractère opiniâtre, avaient prédestiné Robespierre à de grands crimes. […] Mais qu’un écrivain, un philosophe, un bienfaiteur incontestable des hommes se présente, que ce soit Confucius, Cicéron, Tacite ou Montesquieu, le narrateur ralentit sa marche et s’incline, son accent s’élève ; ainsi, après les plus dignes hommages décernés au talent de Cicéron, il ajoutera ces paroles éloquentes : « Les juges sévères, qui penseraient que son courage n’a pas toujours égalé ses périls, le compteraient du moins au nombre des derniers amis de la liberté romaine. […] Taillandier, celui même que j’ai appelé son digne exécuteur testamentaire, et dont je louais le volume de Documents biographiques.

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