Mais retrouvez-les mariés, « établis » : ils croiront devoir à leur situation de revenir à ce genre ; la convention littéraire deviendra pour eux la réalité… Le moment, les motifs, où la convention, où tous les nécessaires respects sociaux, deviennent véritablement la réalité pour les individus, feraient même le sujet d’un vrai, d’un beau roman : sujet digne de tenter un Julien Green, par exemple, qui vient d’apporter, dans notre littérature française un élément d’exactitude dans le détail, de férocité dans l’observation pessimiste, d’un caractère qu’on dirait anglo-saxon, s’il n’y avait eu Bouvard et Pécuchet et certains autres « réalistes » français de beaucoup moins de mérite — et de portée : car il y a dans Green je ne sais quoi de religieux, de calviniste. […] C’est proprement extraordinaire, une des choses les plus fortes, les plus pathétiques peut-être qui ait paru depuis longtemps, et qui s’apparente, non pas à Stendhal, mais à l’œuvre de Balzac, dont elle est digne. […] C’est pourtant un sujet digne de quelque attention… Une chose est claire : de petits, très petits hommes sans éclat, presque aussitôt oubliés que morts ou non réélus, s’emparant du gouvernement de la France ; assez bas dans les aspects extérieurs de leurs ambitions personnelles parce que, en régime parlementaire, les moyens d’arriver au pouvoir sont toujours assez bas.