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162. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

La faute des dieux, c’est de lui avoir dérobé l’anneau pour en faire un si piteux usage, et d’avoir enterré la liberté, l’âme ces Nifibelungs, sous le ventre de l’oisif dragon. » Lorsqu’un homme se. sera trouvé pour reconquérir cet anneau, et pour briser l’esclavage des Nibelungs en redonnant l’anneau aux Filles du Rhin (ce que les Dieux eux-mêmes ne peuvent faire à cause de leur contrat avec les Géants), tout sera pour le mieux, et les Dieux, les Nains (ou Nibelungs) et les Géants pourront vivre heureux à tout jamais. […] La seule idée vraiment profonde que Wagner ait introduite — et encore n’est-elle que vaguement indiquée — c’est celle de l’expiation de la faute des Dieux par la mort d’un homme, Siegfried. […] Dans la rédaction de 1848 Wotan était à peine nommé, comme chef des Dieux ; en général, Wagner y parle des Dieux su pluriel, comme des Nibelungs et des Géants. […] Dans le premier poème ils exigeaient simplement des Dieux, en paiement de Walhall, le trésor de leurs ennemis, les Nibelungs : ici, au contraire, c’est Freia, la déesse de la jeunesse et de la beauté qu’ils ont voulu gagner, « pour qu’une femme vienne habiter chez nous autres, pauvres géants, une femme belle et douce ». […] Wotan sort d’un rêve et évoque la grandeur et la solidité du Walhall, demeure des dieux, construite à sa demande par les géants Fasolt et Fafner.

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