Léon Dierx Dans le jardin fermé dès l’innocent outrage L’arbre ancestral étend ses bras insidieux, Et le poète au cœur profond, peuplé de dieux, En esprit rôde auprès du ténébreux ombrage. […] Mais lui, dieu de lui-même et maître d’ignorer. […] Pour ta haine des Dieux, ton amour des maudits, Et ta grande pitié pour les femmes damnées ! […] Dirai-je ton séjour sous les cieux exotiques, Ton amour pour l’étrange, le rare et le beau, Tes maîtresses plus parées que des idoles antiques, Ta pensée plus choisie que le chant des oiseaux, Plus profonde que la mer et que les tombeaux, Plus haute que les colonnades et les portiques… Dirai-je tes amours, tes cris et tes blasphèmes, Tes appels au dieu noir, ta recherche des poisons, La sauge et la ciguë tressées pour tes diadèmes.