Les Mérovingiens chez les Franks, comme les Amales chez les Goths, comme les autres races royales des barbares, étaient des Ases, c’est-à-dire des fils des dieux. […] Lorsque l’empire officiel presque tout entier s’agenouillait devant la Croix, un édit d’Honorius, publié en 3995, proscrivait les libations dans les festins, les torches funèbres, les guirlandes d’Hymen et jusqu’à ces dieux Lares tant chantés par les poëtes et si chers aux descendants des Arcadiens et des Pelages. […] Le Jupiter d’Olympie était lentement descendu de son piédestal de marbre ; la virginité de Minerve ne se manifestait plus dans la blancheur symbolique de l’ivoire ; tous les dieux du lectisterne gisaient sans honneur au pied de leur lit de pourpre ; mais la Naïade indigène habitait encore sa source, l’Hamadriade locale n’avait point déserté son bois d’oliviers. […] La fiancée, longtemps encore, quitta la maison paternelle au son des flûtes, et, bien avant dans les siècles, la lampe domestique éclaira sous le chaume des dieux Pénates, exigus comme elle et, comme elle, pétris d’argile. […] Écrit dans le ive siècle, et, selon quelques scholiastes, cent ans plus tard, le poëme de Daphnis et Chloé reproduit sous une forme idéale sans doute, mais exacte, l’état religieux des campagnes à la dernière époque du culte des dieux.