D’ailleurs il s’agit de poésie, et, sans nier que le Phosphore puisse être chanté à l’égal des Dieux, il nous est assez indifférent que le poète, résigné à cette tâche, soit au courant des derniers travaux du laboratoire de biologie et de physiologie expérimentales ; il nous plairait seulement qu’il eut exprimé de la beauté, de la vie ou de l’amour, qu’il eût égalé Lamartine ou Verlaine. […] Tonnerr’ de dieu, la Femme en Noir, La Sans-Remords… la Sans-Mamelles, La Dure-aux Cœurs, la Fraîche-aux-Moëlles, La Sans-Pitié, la Sans-Prunelles, Qui va jugulant les pus belles Et jarnacquant l’jarret d’l’Espoir ; Vous savez ben… la Grande en Noir Qui tranch’ les tronch’s par ribambelles Et dans les tas les pus rebelles Envoie son Tranchoir en coup d’aile Pour fair’ du Silence et du Soir ! […] Il y a des lignes comme celle-ci ; Armentaria dit : « Soyons purs dans les ténèbres et allons au ciel silencieusement. » Il suffit d’avoir écrit ce peu de vers et ce peu de prose : la postérité n’en demanderait pas davantage, s’il y avait encore place pour les préférés des Dieux dans le musée que nous enrichissons vainement pour elle et que les barbares futurs n’auront peut-être jamais la curiosité d’ouvrir.