Les dieux reviennent presque à chaque page, dans ces études sur des drames qui étaient avant tout des fêtes religieuses. […] Une tradition routinière a trop longtemps masqué les dieux helléniques sous les substituts des divinités latines qui ne leur sont que collatérales, ou qui ne les représentent que dans leur extrême décadence. Le Jupiter de Rome, dieu d’État, tout rituel et tout officiel, n’est qu’une réduction de la vaste divinité de Zeus. […] Mars, dieu indigène et national du Latium, se distingue tout à fait d’Arès, qui n’occupe dans l’Olympe grec qu’une place subalterne. […] Transplantés à Rome, les jeunes dieux de l’Hellade s’immobilisent et se glacent : avec la sève de la terre natale, toute poésie vivante s’est retirée d’eux.