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1090. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

L’œuvre que vous ne portez plus, que vous ne nourrissez plus, vous devient pour ainsi dire étrangère. […] Mais la paresse du corps m’envahit tout à fait, la paresse du corps qui devient plus forte, à mesure que ma pensée s’active. » — Monsieur Guillaume ? […] Ici il ne mange plus, — car nous dînions, — sa voix devient amoureuse, son œil, plus vif, prend de la fixité, et avec sa haute parole, il nous emporte comme dans un monde de rêves et d’idées, où il fait jaillir, sous des mots, des éclairs qui nous montrent des sommets. […] » Et la voix de mon dentiste était devenue une voix d’apôtre. — Dieu ne peut pas être homme, il est essence. […] Et bientôt, sous le coup des émotions de la soirée, de l’ébranlement des nerfs de chacun, l’embrassade devient générale, et de bonne foi dans le moment.

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