/ 2081
485. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Il fit construire en son honneur, et non loin de son tombeau, une de ces salles qui portent par distinction le nom de Miao, parce qu’elles sont destinées à honorer les ancêtres : Afin, dit-il, que tous les amateurs de la sagesse présents et à venir puissent s’y rendre en temps réglés, pour faire les cérémonies respectueuses à celui qui leur a frayé la route qu’ils suivent et sur le modèle duquel ils doivent se former. […] Je retirai alors le billet, et, en avertissant les grands de ce que j’avais fait, je leur fis part aussi du titre honorable dont je décorais la mémoire de celui qui devait régner après moi, en l’appelant ami de l’ordre et très propre à le faire observer, fils du souverain et destiné à lui succéder. […] J’aurai atteint la quatre-vingt-cinquième de mon âge ; alors j’abdiquerai l’empire, et je le céderai à celui que je destine à être mon successeur, parce que je crois qu’il vous est agréable. […] L’ouvrage destiné à faciliter au peuple tout entier la connaissance de la religion, des lois, des motifs des lois, de la politique, des sciences, des arts, des métiers, de l’agriculture, du commerce, de l’industrie, est divisé en quatre cent cinquante livres. […] L’Amérique alors serait destinée à faire le contrepoids de la Chine ; les deux hémisphères auraient deux principes en contraste, et non en hostilité, dans l’univers : la paternité en Chine, la liberté en Amérique ; ici le fils, là le citoyen ; principes tous deux féconds en moralité, en devoirs et en prospérité pour les différentes races humaines.

/ 2081