/ 2081
13. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — III »

III Nous avons montré que les conclusions tirées de la destinée du moi à la destinée de l’humanité étaient inexactes, insuffisantes et peu fécondes. Il nous reste à montrer maintenant que, dans ce qui concerne plus particulièrement la destinée de l’individu, les psychologistes se trompent dès l’origine en s’installant du premier coup sur un terrain abstrait, métaphysique, et non réel. […] L’homme ainsi défini et restreint, la destinée de l’homme n’est plus que celle du moi et de l’esprit ; celle du corps, qui est distincte, ne saurait être comptée que comme embarras et obstacle ; du moment qu’il y a en nous quelque chose qui n’est pas nous, selon l’expression de M.  […] De l’idée que les psychologistes se font de la nature du moi, ils déduisent rigoureusement sa destinée. Le moi étant distinct de la force vitale, l’âme se séparant comme substance du corps, il y a en nous la destinée de l’âme et la destinée du corps.

/ 2081