Dans les derniers temps de sa vie, Villemain, qui était (en date seulement) le premier critique du siècle, a publié un choix d’études sur la littérature contemporaine, et quoique ce choix ressemble à un pêle-mêle et que la plupart des travaux qu’il remet en lumière aient déjà paru, la Critique (ce n’est point la nôtre), qui a tant de fois salué M. […] Personne, parmi les plus heureux d’une époque où les réputations étaient faciles, parce que l’amour des lettres, maintenant éteint, jetait sa dernière flamme, ne fut moins discuté et plus aisément accepté que Villemain. […] Ce fut dans les derniers temps de sa vie que Villemain publia un Essai sur Pindare, qui, sous sa plume de scoliaste, devint un énorme livre de six cents pages. […] C’était l’occasion d’une belle inspiration dernière pour Villemain, cet humaniste émérite parfumé de grec depuis son enfance, plus sensible à ce grec, s’il ne le savait pas mieux, car nos souvenirs, même littéraires, nos plus pâles fleurs de rhétorique sont comme les autres fleurs et donnent un parfum plus fort-vers le soir. […] On n’en change pas dans un dernier livre, quand on est à l’extrémité de la vie.