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507. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXII. »

Bientôt ce feu d’audace et de génie, dont il avait ramassé les charbons éteints, s’éleva contre lui des âpres rivages de la Norwége et de l’Islande ; et les dernières alarmes de l’empereur d’Occident s’arrêtaient sur les légers esquifs et les voiles déployées de quelques rois de mer, pirates et poëtes, assiégeant l’embouchure de la Seine. […] La réponse est partout, depuis la chanson d’amour vraiment lyrique de Marlowe, cet Eschyle anglais, jusqu’aux chœurs des derniers élèves de Shakspeare. […] Ce fut celle de Gray, parvenu à une gloire éminente, dans le siècle dernier, avec de rares et courts essais de poésie, et célèbre encore de nos jours, après le grand éclat de poésie moderne qui lui a succédé et qui semblait devoir l’ensevelir. […] On peut se demander encore si tout est juste dans ce langage du vieux barde, dernier survivant de ses frères immolés par la jalouse tyrannie d’Édouard.

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