Elle n’a jamais paru plus jeune, et a rassemblé une dernière fois tous ses dons. […] et Théocrite nous représente bien cette jeunesse finissante, qui se retourne une dernière fois et ressaisit comme d’un coup d’œil tous ses charmes avant de s’en détacher. […] Ce qui demeure certain, c’est que jusque dans les dernières pièces du recueil, il y en a au moins quelques-unes encore du poëte, et que la plupart ne sont pas indignes de lui. […] De même qu’Hippolyte expirant n’a recours qu’à Diane, c’est vers Pan que Daphnis se tourne à sa dernière heure, et il ne veut remettre sa flûte à l’haleine de miel à personne autre qu’à lui. […] Comme cet amour de Phèdre la jette dans de grands crimes, elle ne pouvait être excusable que par l’ivresse de ses sens (c’est Vénus tout entière, etc., etc.) ; et d’ailleurs, puisque cet amour est combattu, on regagne à la noblesse des remords ce qu’on perdait à la grossièreté des désirs. » Il serait fort aisé de railler La Motte, et, comme dernier terme de ce perfectionnement amoureux dont il parle, de le montrer lui-même, le soupirant platonique et perclus de la duchesse du Maine, à qui il adressait tant d’agréables fadeurs ; l’Altesse y répondait comme une bergère de vingt ans, quand elle en avait cinquante.