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1379. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

Après le vœu cruel de sa mère, c’est à la fontaine des Nymphes qu’elle va jeter l’anneau des fiançailles : Ô fontaine où l’on dit que dans les anciens jours Les nymphes ont goûté d’ineffables amours, Fontaine à mon enfance auguste et familière, Reçois de la chrétienne une offrande dernière. […] Son âme avide et tendre, Que le siècle brutal fatigua sans retour, Cherche entre ces esprits indulgents à qui tendre L’ardente et lourde fleur de son dernier amour… Et Leuconoé goûte éperdument les charmes D’adorer un enfant et de pleurer un dieu… Et nous aussi nous les aimons, ces femmes, et, parce qu’elle les a consolées et qu’elle console encore les âmes en peine, la religion de Jésus continue d’inspirer à beaucoup de ceux qui ne croient plus une tendresse incurable. […] Est-ce ma faute enfin si je ne puis lire les dernières pages du Crime de Sylvestre Bonnard sans un grand désir de pleurer ?

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