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876. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

Il n’est nullement d’avis d’épurer, de retrancher sans motif, de faire le dégoûté à tout propos ; si vous lui demandez ce qu’il préfère, il vous le dira nettement et en fera même une de ses règles : « Un mot ancien, qui est encore dans la vigueur de l’usage, est incomparablement meilleur à écrire qu’un tout nouveau qui signifie la même chose. […] Celle-ci étant en premier lieu pour l’importance, il demandait d’y associer les bons auteurs, les bons livres, et aussi, de plus, la fréquentation, la consultation directe des personnes savantes, capables d’éclaircir les doutes et de résoudre les difficultés. […] Ne demandez pas trop de raison à l’usage ; il fait beaucoup de choses par raison, beaucoup sans raison, et beaucoup contre raison. […] Celui qui a rempli véritablement le vœu de Vaugelas, et qui a fait voir, non plus par ses préceptes, mais par son exemple, que notre langue possédait en effet tous ces mérites d’élégance, de chasteté, de hardiesse voilée et d’harmonie soutenue, qui est-ce donc, je le demande, si ce n’est Racine ?

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