Les interminables discussions sur les causes physiologiques du plaisir et de la douleur proviennent de ce qu’on raisonne trop sur des organismes déjà développés, sortes d’états centralisés et complexes. […] L’indifférence est quelque chose d’ultérieur par rapport à la sensibilité même, et il n’est pas impossible de comprendre comment cet état s’est développé par une évolution naturelle. […] Plus tard seulement, quand le sentiment de la « résistance » mécanique aura perdu par l’habitude tout caractère douloureux pour devenir presque indifférent à la sensibilité, la pensée se développera, la pensée en apparence indifférente elle-même, qui est pourtant inséparable de la sensibilité et de la motilité. […] Le commandement primitif de la morale naturelle, chez ranimai, n’est pas seulement ce que Darwin et Spencer appellent « la vie normale, le maintien de soi », live normally, self-maintenance ; c’est le passage au-delà de la limite même qui, jusqu’alors, avait été normale, pour développer ainsi de nouveaux besoins et les satisfaire. […] Enfin, d’autres conséquences encore plus importantes pourraient se développer dans la morale.