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461. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Soit dans la distribution, soit dans le détail, l’art chez lui est grand, très grand ; il n’est pas suprême, car il se voit et il se sent ; il ne remplit pas cet éloge que le poète donne aux jardins enchantés d’Armide : E quel che’l bello e’l caro accresce all’ opre, L’arte che tutto fa, nulla si scopre. […] La Bruyère excelle et se complaît à ces portraits d’un détail accompli, qui vont deux par deux, mis en regard et contrastés ou même concertés : Démophon et Basilide, le nouvelliste Tant-pis et le nouvelliste Tant-mieux ; Gnathon et Cliton, le gourmand vorace qui engloutit tout, et le gourmet qui a fait de la digestion son étude. […] Une agréable anecdote est venue se mêler aux détails un peu secs, donnés par les bibliographes sur les nombreuses éditions qu’eurent les Caractères avant et depuis sa mort.

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