Il aurait pu y mettre en épigraphe cette pensée de lui : « J’ai vu, au sujet des vérités si importantes pour l’homme, qu’il n’y avait rien de si commun que les envies, et rien de si rare que le désir. » Quand on songe que ce dernier ouvrage, L’Homme de désir, paraissait en regard des Ruines de Volney, on sent que le siècle, à ce moment extrême, était en travail, et qu’en même temps qu’il donnait son dernier mot comme négateur et destructeur, il lui échappait une étincelle de vie qui, toute vague qu’elle était, disait que l’idée religieuse ne pouvait mourir. […] Les hommes de désir, en ceci, me paraissent prendre leur parti des douleurs publiques un peu trop commodément. […] Tout consiste pour l’homme à enrôler tous ses désirs sous le grand étendard ; combien de fois me suis-je dit cela, et combien de fois y ai-je manqué ? […] Ceux qui me nomment quelquefois leur ami et qui n’ont pas ces mêmes idées et ces mêmes désirs sont simplement des amis de surface. […] Lavater, en louant le meilleur ouvrage de Saint-Martin, L’Homme de désir, avouait ingénument qu’il ne l’entendait pas tout entier : « Et dans le vrai, dit Saint-Martin, Lavater eût été fait pour tout entendre, s’il avait eu des guides.