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964. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Jean Reynaud froisse les dogmes, c’est d’une main délicate, que son plus cher désir est de s’entendre avec l’Église, et que s’il tient à la science, c’est pour la faire entrer dans le christianisme. […] Lorsque Racine écrivit le rôle divin de Monime, il ne trouva point une émotion plus contenue, plus délicate et plus profonde. […] La vraie noblesse lui manque ; les choses délicates lui échappent ; ses mains d’anatomiste souillent les créatures pudiques ; il enlaidit la laideur. […] Ce que la société développe dans l’homme, c’est la finesse ; elle fait des délicats, c’est son mérite et son tort ; des délicats en toute chose, et d’abord en matière de sensations. […] C’est cette sorte d’âme qui fait les grands artistes, délicate, excessive, troublée et malheureuse, mais de temps en temps comblée de douceurs ou de ravissements dont les autres hommes n’ont point l’idée.

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