Il se raillait (ce qui est un signe de légèreté) des choses même auxquelles il prenait part ; il n’entrait pas dans l’esprit de ce ferme et stable gouvernement bernois, et il ne commença à le respecter, à l’apprécier et à en reconnaître les vertus qu’au moment où il le vit s’écrouler sous le choc de la Révolution : jusque-là il n’en avait guère aperçu que les défauts. […] On ne s’est jamais mieux rendu compte du monde des émigrés, de leurs qualités et de leurs défauts : Les emplois qu’au temps de la Révolution j’occupais dans ma patrie m’ayant mis en rapport avec quelques milliers d’émigrés, j’ai pu les observer d’assez près pour être étonné de voir combien il y avait de vertus utiles dans les mœurs aimables des Français.