Car, disons-le à sa louange, M. de Chateaubriand, avec cette facilité qui tient à une forte et féconde nature toujours prête à récidiver, ne s’acharnait pas du tout à ses phrases quand un ami sûr y relevait des défauts. […] Il n’y a donc rien d’étonnant si, dans les Mémoires d’outre-tombe, on retrouve de ces premiers défauts qui étaient en lui et auxquels il dut revenir encore plus volontiers avec l’âge. […] Que de tableaux sont gâtés dans les Études de la nature par la borne de l’intelligence et par le défaut d’élévation d’âme de l’écrivain ! […] Par la nature de défauts qu’il démêle si bien dans les Mémoires et par les beautés de premier ordre qu’il y relève aussi, il me paraît résumer toute la vérité sur l’ensemble. […] C’est de lui que viennent comme de leur source les beautés et les défauts que nous retrouvons partout autour de nous, et chez ceux même que nous admirons le plus : il a ouvert la double porte par où sont entrés en foule les bons et les mauvais songes.