L’écrivain a beau lâcher la bride à l’improvisation, sous le jet rapide de la plume, secouant sur le papier, comme le petit chien du conte, toutes les pierreries d’un beau style, l’œil exercé en découvre aisément la trame habilement tissée. […] nous vient d’Italie. — Il ne vient même que de là. — Il est né en 1492, — je crois, — avec l’Arétin, qui le créa et lui dut une scandaleuse fortune, restée, comme un opprobre indélébile, sur la mémoire d’un pape et de deux souverains. — Sans talent, sans savoir, sans honneur, sans patrie, l’Arétin ne fut pas autre chose qu’un grand artiste qui avait découvert, le premier, qu’on pouvait jouer, comme d’un instrument, de la fibre vaniteuse de l’homme. […] Ce n’est pas tout, et voici les belles choses qu’il découvre ensuite : « L’admiration, — s’écrie-t-il en s’abandonnant à un élan pindarique, — est un instrument qui ne chante qu’au contact d’une autre harmonie… Vienne cette harmonie, et vous la verrez la couvrir de caresses, semer des fleurs sous ses pas, etc. » Voyez à quelle extrémité peut vous conduire la rhétorique on se met en route sans songer à mal ; on se propose de cueillir, à droite et à gauche, un bouquet d’adjectifs, pour l’offrir aux abonnés de l’Estafette, et voilà qu’on est entraîné à faire de l’admiration un instrument, et de cet instrument, un jardinier-fleuriste égrillard qui prend la taille à une harmonie et effeuille des roses sous ses pas ! […] La critique le découvrit par hasard, au fond d’un de ces établissements où la musique se fait l’entremetteuse des boissons frelatées, pour tout dire, dans un Café-Concert. […] Dans un rôle où il lui reste bien des horizons à découvrir, madame Plessy a triomphé par la grâce, et dans les deux scènes de la déclaration, par un vif élan de sensibilité.