Elle versa pendant tout un temps dans le fâcheux système contre lequel s’irrite le comte Tolstoï et qui consistait à ne considérer comme belles et parfaites que les œuvres correspondant à un certain schéma, déterminé d’avance d’après la formule d’œuvres antérieures, reconnues parfaites. […] Ensuite, comment admettre qu’il faille juger l’œuvre d’art, non pas d’après sa constitution intrinsèque, c’est-à-dire d’après sa conformité à cet ensemble de lois que nous révèle la nature et qui se synthétisent dans la conception de l’artiste, mais d’après sa conformité à la « science du bon et du mauvais », autrement dit à la Religion ? […] Or, l’Art s’est privé de la source d’où pouvaient découler ces sentiments nouveaux le jour où il a commencé à estimer les sentiments non plus d’après la conception religieuse qu’ils expriment, mais d’après le degré de plaisir qu’ils procurent. » On dirait une pensée, mais ce n’en est que l’apparence, c’est même pis que cela, de la phraséologie, rien de plus. […] Quand le musicien traduit trop littéralement le sens des paroles, s’il s’attache trop étroitement à formuler sa musique d’après les paroles ou les actes auxquels elle s’ajoute, il fait fausse route, il fait parler aux sons un langage qui n’est pas le leur. […] Il s’était fait une idée du monde d’après des lectures infiniment variées ; il possédait des notions très claires de la philosophie de l’Inde et de l’art des Grecs, qui n’ont pas grand-chose à voir avec Rousseau.