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244. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Traduire, interpréter, remanier, renverser les choses faites pour les renouveler en les renversant et en tirer des effets nouveaux, tout ce labeur, volontaire et retors, atteste bien plus la patience du lettré curieux que l’entrain et l’entrainement d’un homme de génie. […] C’est un curieux comme ceux qui le sont le plus. […] Gœthe, ce curieux qui a touché à tout, qui a voulu tout être et a été pris pour étant tout, — ce qui, dans sa conscience, était la grande affaire, — ne peut être découpé et servi que par tranches, comme les beaux melons et les citrouilles. […] Son Voyage de France, il le fit en 1792, avec le duc de Brunswick, sans fonction précise que celle de curieux à la suite du prince dont il aurait été l’historiographe s’il eût moins méprisé l’histoire. […] Gall, auquel il croyait, — car, badaud et curieux comme il était, il devait croire à toutes les chinoiseries scientifiques du temps, — Gall avait dit qu’avec un front construit comme celui de Gœthe on ne devait pas lâcher une seule parole qui ne fût un trope.

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