La duchesse du Maine, avec tout son esprit, ne soupçonnait pas un mot de ces choses, et ne se posait pas une de ces questions ; elle croyait à ses droits de naissance, à ses prérogatives de demi-dieu, aussi fermement qu’elle croyait au système de Descartes et à son catéchisme. […] Même en regardant son miroir, la duchesse se croyait belle, mais elle ne pouvait se dissimuler qu’elle était petite. […] De sentiment humain ou de patriotisme, avec ces êtres à part qui se croient de la lignée de Jupiter, il n’en faut jamais parler : la nation et le monde étaient faits pour eux ; ils le croyaient sincèrement, et ils agissaient hautement en conséquence. […] Elle voulait s’assurer d’un parti dans le Parlement, et s’y ménager des appuis en cas de chicanes élevées contre le droit qu’elle se croyait acquis. […] Elle croit en elle de la même manière qu’elle croit en Dieu et en Descartes, sans examen et sans discussion.