Jusques à ce qu’il eût rencontré le méchant, l’homme bon n’a pas dû croire à la possibilité d’une manière d’être différente de la sienne propre. […] Si cependant l’on se livre à des retours sur soi, ils sont tous remplis d’espérance ; le bien qu’on a fait est une égide qu’on croit voir entre le malheur et soi ; et lors même que l’infortune nous poursuit, on sait où se réfugier, on se transporte par la pensée dans la situation heureuse que nos bienfaits ont procuré. […] il ne peut plus croire à l’inutilité de son existence, il ne peut plus être fatigué de lui-même.