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2001. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Je souffre, je souffre, je crois, comme il n’a été donné à aucun être aimant de souffrir… » Puis, le 24 avril : « Dans la lecture d’un volume qu’il lit et qu’il interrompt, il cherche où il en est, et après avoir longtemps fatigué le volume de la promenade de ses mains dessus, il me jette d’une voix timide : Où en suis-je ? […] À cela, il me répondit par un gros rire railleur qui semblait me dire : “Est-ce assez bête à toi, de croire ça possible ! […] Je crus à une crise semblable au mois de mai. […] Laissez-moi croire que le bon Flaubert préféra ce mode si simple, mais rare, de guérison, parce qu’il avait horreur de la trachéotomie. »19 Il en coûte donc à l’artiste de sortir brusquement des spectacles expurgés de la rue ou de la maison, pour scruter sans délais des nudités douloureuses, écouter des plaintes voilées, rauques ou lointains, flairer des relents de cadavre, se pénétrer enfin de tout ce cortège lamentable et mesquin de la souffrance vulgaire ; toutes choses auprès desquelles, avons-nous dit, le professionnel ne peut rester indifférent que parce qu’il les regarde mais ne les voit pas 20. […] Nous ne le croyons pas.

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