Le métier des armes lui plaisait, il croyait que l’homme est fait pour l’action ; dans un siècle où les frivolités, la mollesse et la corruption envahissaient la jeune noblesse, il attachait un sens précis, un sens antique à ces mots de vertu et de gloire : « La gloire embellit les héros, se disait-il. […] J’aime à croire que celui qui a conçu de si grandes choses n’aurait pas été incapable de les faire. […] Dans l’ordre des sentiments et du goût, il ne croyait pas que nous fussions du tout au-dessus des peuples anciens, plus voisins que nous de l’instinct de la nature : « On instruit notre jugement, disait-il, on n’élève point notre goût. […] La ligne moyenne des Turgot et des Malesherbes eût été sans doute la sienne ; mais il est à croire que, généreux et brave comme il était, il eût rompu en visière aux erreurs même de ses amis, et qu’il eût protesté autrement encore que par son silence. […] Lui qui a tant souffert et si peu réussi, il croit que le plus sûr moyen de faire sa fortune, c’est encore de la mériter ; qu’il n’y a que le mérite réel pour aller directement à la gloire !