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520. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

Le nôtre est plus simple : nous avons quelques principes d’art et de critique littéraire, que nous essayons d’appliquer, sans violence toutefois et à l’amiable, aux auteurs illustres des deux siècles précédents. […] Walckenaer en particulier, nous nous condamnons à n’en rien dire de bien nouveau pour le fond, et à ne faire au plus que retraduire à notre guise et motiver un peu différemment parfois les mêmes conclusions de louanges, les mêmes hommages d’une critique désarmée et pleine d’amour. […] C’est ce que les critiques du dernier siècle n’ont pas évité en parlant de La Fontaine : ils l’ont trop isolé et chargé dans leurs portraits ; ils lui ont supposé une personnalité beaucoup plus entière qu’il n’était besoin, eu égard à ses œuvres, et l’ont imaginé bonhomme et fablier outre mesure. […] On a cherché à expliquer un début si tardif dans un génie si facile, et certains critiques sont allés jusqu’à attribuer ce long silence à des études secrètes, à une éducation laborieuse et prolongée. […] Au reste, si La Fontaine, dans ces dernières années, a été bien légèrement traité par un grand poëte qui s’est lui-même jugé par là, il a été étudié, approfondi par de savants critiques, et si approfondi même qu’il est sorti d’entre leurs mains comme transformé.

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