Sa thèse sur La Fontaine, en 1853, fut très remarquée : la forme, le fond, tout y était original et jusqu’à paraître singulier ; il l’a retouchée depuis, et fort perfectionnée, montrant par là combien il est docile aux critiques, à celles du moins qui concernent la forme et qui n’atteignent pas trop le fond et l’essence de la pensée. […] Critique, il ne faut pas, pour un simple passage d’un siècle à l’autre, prendre si vite son parti de la perte de la délicatesse. […] Il est vrai que la bonne critique sincère et véridique ne se faisait et ne se fait peut-être encore qu’en causant : on n’écrit que les éloges. […] Le savant critique l’attaque et l’investit, comme ferait un ingénieur ; il la cerne, la presse et la resserre, sous prétexte de l’environner de toutes les conditions extérieures indispensables : ces conditions servent, en effet, l’individualité et l’originalité personnelle, la provoquent, la sollicitent, la mettent plus ou moins à même d’agir ou de réagir, mais sans la créer. […] Émile Deschanel, sous le titre de Physiologie des Écrivains et des Artistes , ou Essai de Critique naturelle (1 vol. in-18, librairie Hachette) ; il mérite un examen tout particulier.