Perfectionnons-nous sans cesse et marchons : c’est sa devise ; c’est la meilleure réfutation aussi de la critique envieuse et mesquine. Qu’elle soit toujours arriérée par rapport à nous, cette critique, et qu’elle arrive toujours trop tard, s’attaquant à ce que nous ne sommes déjà plus. […] Personne mieux que Gœthe ne s’entendait à prendre la mesure des esprits et des génies, de leur élévation et de leur portée ; il savait les étages ; c’est ce que trop de critiques oublient et confondent aujourd’hui. […] Ce qui commença à rappeler sérieusement l’attention de Gœthe du côté de la France, ce furent les tentatives de critique et d’art de la jeune école qui se produisit surtout à dater de 1824, et dont le journal le Globe se fit le promoteur et l’organe littéraire. […] David le sculpteur, qui avait fait le voyage de Weimar vers ce temps et tout exprès pour en rapporter le majestueux portrait et le buste, envoya bientôt à Gœthe (mars 1830) une caisse contenant sa collection de médaillons en bronze ou en plâtre, avec des livres de nous tous d’alors, fiers et heureux que nous étions de rendre hommage au patriarche de la poésie et de la critique : « David, disait Gœthe (14 mars), m’a, par cet envoi, préparé de belles journées.