/ 2772
1408. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Je ne le crois pas, et s’il n’est pas douteux qu’il doive éternellement demeurer l’un des chefs-d’œuvre de la scène française, le mot de La Bruyère n’a cependant pas perdu toute vérité : que l’une des meilleures critiques que l’on ait faites est celle du Cid. […] Tout simplement des moyens d’analyse plus délicats eux-mêmes, des instruments de critique plus sensibles et plus précis, un goût plus exercé, je veux dire plus d’expérience : ajoutons-y de surcroît une curiosité plus éveillée, plus aiguë, plus exigeante. […] Et si j’insiste, Messieurs, c’est que nous voyons poindre ici l’une encore de ces lois du théâtre, — que nous sommes convenus de supposer, en attendant que l’expérience et la critique les aient solidement établies. […] Si l’on donne dans son goût : Bon, dit aussitôt le critique, cela est pillé, c’est Molière tout pur ; s’en écarte-t-on un peu : Oh ! […] C’est ce qu’il a fait et, — sans partager l’admiration de quelques critiques pour le personnage de Zénobie — je conviens qu’il ne l’a pas mal fait.

/ 2772