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984. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

Je veux écrire un mot sur tes sots ennemis, À l’hôtel Rambouillet contre toi réunis, Qui voulaient, pour loyer de tes rimes sincères, Couronné de lauriers t’envoyer aux galères ; Ces petits beaux esprits craignaient la vérité, Et du sel de tes vers la piquante âcreté. […] J’ose agir sans rien craindre, ainsi que j’ose écrire ; Je fais le bien que j’aime, et voilà ma satire ! […] On sent plus, dans ces vers du premier disciple de Boileau, la sautillante inspiration d’Horace que le pas grave et lourd de Boileau lui-même ; mais on voit que Voltaire ne craignait pas plus que nous de confesser une sérieuse estime pour les services littéraires de celui qu’il nomme l’oracle du goût, dans un temps où le génie français était né avec Corneille, et où il allait périr, sans Boileau, dans les mignardises italiennes ou dans les rodomontades espagnoles de l’hôtel de Rambouillet.

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